jueves, 22 de febrero de 2018

Des sauvages


Ohé, les gars, nous sommes découvertes!
(Un indien apercevant Christophe Colomb) 
Georges Perec- Espèces d'espaces


La Vuelta del Malón- Angél Della Valle 

On les a vus de loin, trois grandes barques capables d’aller contre les lois du dieu océan. On les a vus venir aussi dans nos rêves, comme une prémonition qui nous montrait déjà le fleuve rouge qu’ils apportaient avec eux. Ils sont arrivés sans demander aucune permission. Le premier des hommes à toucher terre a mis un cri qui nous a fait frémir de peur. Il touchait le sable toujours sans croire à toute la nouvelle beauté qu’il découvrait, il balbutiait des mots dans une langue complétement inconnue pour nous. Après, on a vu descendre tous les hommes, plus de 300 hommes, tous avec le même visage, un visage affamé, sauvage.

Au fur et à mesure qu’ils avançaient à pas rapide, la forêt nous murmurait à l’oreille : vous devez fuir. Mais c’était déjà trop tard, ils nous ont trouvé cachés en train de leur expiés. Et cette fois-ci, nous les avons vus de plus près habillés avec de fins tissues inconnues. Tous leurs corps étaient recouverts et la couleur de leurs peaux était plus blanche que l’eau qui coule dans la rivière. Le premier des hommes marchait vers nous tenant dans son bras droit  une croix qu’il a enterrée dans le sol. Puis on a vu que tous les hommes se sont agenouillés et avec la main droit se faisaient des signes dans leurs fronts, au bas de leurs ventres, puis leurs épaules droites et gauches. C'était, comme on l’a bien appris après, leur manière de prier et de rendre grâce à leur dieu, à leur seul et unique dieu.

Ils portaient avec eux des flèches faites d’un marbre noir plus puissantes que les nôtres, des armes amies de la mort et de la barbarie. Notre chef de tribu a été leur première victime, c’était « Intihualpa »  le premier a prononcé des mots de paix et de bienvenue mais sans entendre ils ont abattu son corps de tronc et il est tombé sur terre. C’était lui le premier è embrasser la mort.  Secondes après ils sont sautés sur son corps comme des vrais cannibales en arrachant les chaines d’or qu’il portait avec lui. C’est ainsi que les sauvages ont commencé a volé notre or, c’est ainsi que nous avons découvertes leur vraie nature animale.